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UROBIOME : L’analyser pour prédire les calculs rénaux

Actualité publiée il y a 4 heures 2 min 24 sec
Nature Communications
Des bactéries comme E. coli et Lactobacillus retrouvées normalement à faibles niveaux dans les urines, qui proviennent de communautés bactériennes qui siègent dans les reins, peuvent favoriser ou empêcher la formation de calculs rénaux (Visuel Adobe Stock 334065984)

La lithiase urinaire ou calculs rénaux touche entre 5 et 9 % des hommes et 2 à 4 % des femmes. Alors que les calculs rénaux peuvent entraîner de fortes douleurs, il est essentiel de détecter les patients à risque, pour les prévenir. Cette équipe d’urologues de la Cleveland Clinic révèle avec cette étude, présentée dans la revue Nature Communications, qu’une caractérisation du microbiome rénal ou plus largement de l’urobiome, pourrait permettre cette prévention des calculs rénaux.

 

En effet, des bactéries comme E. coli et Lactobacillus retrouvées normalement à faibles niveaux dans les urines, qui proviennent de communautés bactériennes qui siègent dans les reins, peuvent favoriser ou empêcher la formation de calculs rénaux. Les chercheurs apportent ici une preuve définitive de l’influence de l’urobiome (microbiome de différents organes des voies urinaires, dont la vessie et les reins) sur la santé rénale et la formation des calculs rénaux.

Les voies urinaires ne sont pas stériles et de faibles niveaux de bactéries sont normaux

L’étude identifie et caractérise cette « faible » communauté bactérienne en combinant des études précliniques, humaines et en laboratoire. Ces travaux identifient les bactéries spécifiques du microbiome qui peuvent favoriser ou bloquer le développement de calculs rénaux. Ils montrent également qu’un usage excessif des antibiotiques modifie défavorablement le microbiome rénal, induisant l’émergence de bactéries favorisant les calculs.

 

  • les niveaux normaux de bactéries dans l’urine sont très faibles, mais sont rarement nuls ;
  • les bactéries présentes dans les voies urinaires répondent aux critères d’un véritable microbiome :  stabilité, cohérence, reproductibilité et activité métabolique ;
  • ces bactéries vivant dans les voies urinaires ne sont pas toujours là en raison d’une maladie, et peuvent être retrouvées dans les voies urinaires de personnes exemptes de maladie urologique ;

  • 2 espèces identifiées, E. coli et Lactobacillus crispatus, s’avèrent respectivement associées à la présence et à l’absence de calculs rénaux ;

  • des bactéries cultivées à l’aide d’une chambre spéciale reproduisant le flux de l’urine dans nos reins, exposées aux  « ingrédients bruts » des calculs rénaux, l’oxalate et le calcium, donnent lieu à plusieurs grandes structures cristallines ressemblant à des calculs -en présence d’E. coli ;
  • ces structures sont très similaires aux calculs rénaux humains ;
  • aucun calcul ne se forme en revanche dans les chambres avec présence de Lactobacillus ;
  • lorsque les 2 bactéries sont simultanément présentes, seules de très petites structures cristallines se forment, qui, à l’analyse, se révèlent très différentes des calculs rénaux humains ;
  • ainsi, les Lactobacillus inhibent d’une manière ou d’une autre la capacité d’E. coli à former des calculs rénaux ;
  • les mêmes observations sont reproduites dans des modèles précliniques ;
  • la surconsommation d’antibiotiques déplace l’équilibre du microbiome rénal des Lactobacillus sains vers des E. coli formant des calculs ;
  • cela suggère que les personnes suivant un traitement antibiotique à long terme seraient plus susceptibles de développer des calculs rénaux.

 

Prises ensemble, ces observations suggèrent que le microbiome rénal influence la formation de calculs rénaux et qu’il pourrait probablement également influencer le développement d’autres maladies.

 

« Les maladies urologiques comme les calculs rénaux touchent 63 % de la population adulte et sont en hausse. Nos travaux pointent vers les bactéries. Nous devons donc dépasser l’hypothèse de la stérilité pour développer de nouveaux traitements et de nouvelles options préventives plus efficaces ».


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