COVID-19 : Il n’y a pas que le vaccin qui compte, pour une protection vaccinale optimale
Si la pandémie glisse de plus en plus vers une endémie dans la plupart des pays, les personnes âgées ou plus vulnérables, conscientes du caractère provisoire de la protection vaccinale, sont encouragées à poursuivre les rappels de vaccination. Les agences sanitaires encouragent ces personnes à effectuer leurs rappels, environ chaque 6 mois. Cette équipe de l’Université de Californie - San Francisco nous apprend aujourd’hui que si l’âge de la personne et le type de vaccin ont une influence sur la protection contre le COVID, le sexe, l'indice de masse corporelle (IMC) et le statut tabagique jouent également un rôle, probablement plus important encore.
Ainsi, en France, il reste recommandé aux personnes à risque de poursuivre les rappels et une nouvelle campagne de rappel est d’ailleurs en cours, pour ces personnes plus vulnérables, du 27 avril au 16 juin 2023. Il est aujourd’hui conseillé de respecter 6 mois minimum entre chaque rappel, et quelle que soit la condition médicale.
Par ailleurs, les chercheurs rappellent que les Pfizer et Moderna utilisent tous deux la technologie ARN, un code génétique délivré aux cellules qui prépare le système immunitaire à reconnaître et à attaquer le coronavirus. En revanche, Johnson & Johnson utilise la technologie basée sur les virus plus traditionnelle pour fournir des instructions au système immunitaire sur la façon de vaincre le virus. De nouveaux vaccins bivalents qui ciblent la souche COVID d'origine ainsi que les variants omicron BA.4 et BA.5 sont aujourd’hui disponibles pour les rappels ciblés sur les personnes âgées et immunodéprimées.
L'étude BOOST (Building Optimal antibOdies STudy) a suivi la réponse aux 3 vaccins autorisés aux Etats-Unis, Pfizer, Moderna et Johnson & Johnson via l’analyse d’échantillons de sang de 498 participants en bonne santé, âgés de 18 à 88 ans. Les chercheurs ont mesuré les niveaux d'anticorps neutralisants - les protéines sécrétées par le plasma cellules qui bloquent les agents pathogènes, ici leSARS-CoV-2, pour empêcher l'infection. Toute infection antérieure a été prise en compte dans le calcul des taux d'anticorps.
- Un mois après leurs injections, les volontaires qui ont reçu le vaccin Pfizer ont eu une réponse en anticorps 21 fois plus élevée que ceux qui ont reçu le vaccin de Johnson & Johnson ;
- les participants vaccinés par le vaccin de Moderna ont progressé avec une réponse vaccinale 51 fois plus élevée que ceux ayant reçu le vaccin de Johnson & Johnson ;
- à six mois, de manière surprenante, la réponse anticorps des participants ayant reçu le vaccin Johnson & Johnson « a pris de l'ampleur », les niveaux d'anticorps de ces participants dépassant largement ceux des sujets vaccinés avec le vaccin Pfizer et égalant le niveau de ceux vaccinés avec le vaccin de Moderna ;
- alors qu’à la même période, les niveaux d'anticorps de ces vaccins Pfizer et Moderna) diminuaient.
L’auteur principal, le Dr Aric Prather, du Département de psychiatrie et des sciences du comportement de l'UCSF et du Weill Institute for Neurosciences, commente ces conclusions surprenantes : « si le mécanisme de cette augmentation reste toujours incompris, il avait été déjà suggéré par d'autres études plus petites ».
D'autres facteurs comptent pour la réponse : Au-delà de ces évolutions très différentes des réponses anticorps liées à ces 3 vaccins, avec le recul, d'autres facteurs que les vaccins eux-mêmes impactent la réponse vaccinale :
- l’âge : chez les adultes plus âgés vs plus jeunes, les anticorps dans leur ensemble sont en moyenne de 17 % inférieurs avec le vaccin Pfizer, de 11 % inférieurs avec le vaccin de Johnson & Johnson, mais sont les mêmes avec le vaccin Moderna ;
- l’IMC : chez les participants présentant un IMC plus élevé, les anticorps sont inférieurs de 11 % avec le vaccin Johnson & Johnson, mais ne diffèrent pas avec les 2 vaccins Moderna ou Pfizer ;
- le sexe : les réponses anticorps sont inférieures de 30 % chez les hommes vs chez les femmes, quel que soit le vaccin ;
- le tabagisme : la réponse est divisée par 2,4 chez les fumeurs vs non-fumeurs, quel que soit le vaccin.
On pourra ainsi retenir que le vaccin le plus puissant, Moderna, atténue les effets de certains facteurs de risque, en particulier l'âge. L’étude qui révèle également l’importance de facteurs tels que le tabagisme dans la réponse vaccinale n’avait pas encore pris en compte la vaccination bivalente, cependant « il est probable que des facteurs tels que l'âge avancé, le sexe masculin, le tabagisme et un IMC plus élevé puissent empêcher une réponse optimale des anticorps aux nouveaux vaccins », concluent les auteurs.
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