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PHAGOTHÉRAPIE : Une nouvelle voie contre les maladies du foie

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
npj Regenerative Medicine
Une forme de phagothérapie, développée sous forme de microvésicules extracellulaires qui pourrait révolutionner la prévention et le traitement des maladies du foie (Visuel Adobe Stock 197669370)

Augmenter le nombre de macrophages anti-inflammatoires à forte motilité et à capacité phagocytaire élevée, pour accélérer la réparation des tissus endommagés, c’est la nouvelle voie  explorée par cette équipe de l’Université de Niigata (Japon) contre les maladies hépatiques. Une forme de phagothérapie, documentée dans la revue npj Regenerative Medicine, développée sous forme de microvésicules extracellulaires. La thérapie pourrait révolutionner la prévention et le traitement des maladies du foie, et peut-être même aller jusqu'à inverser les lésions hépatiques.

 

La cirrhose et les autres maladies chroniques du foie constituent aujourd’hui un problème de santé mondial, avec près de 2 millions de décès signalés chaque année, ce qui représente environ 3,5% des décès annuels dans le monde. Plusieurs facteurs environnementaux dont l'alcool, un régime alimentaire trop riche et l'hépatite virale sont les principales causes de cette hausse de prévalence des maladies hépatiques.

Les sEVs recrutent efficacement et affectent la forme et la fonction des macrophages dans les zones endommagées, favorisant ainsi la réparation des tissus hépatiques endommagés (Visuel Niigata University)

Réparer un foie « cirrhosé », une cause perdue ?

Les bioingénieurs de Niigata avec leurs collègues de l'Université de Tokyo et de l'Université d'Osaka, dirigés par le Dr Shuji Terai de la Division de gastro-entérologie et d'hépatologie de l'Université de Niigata se sont mis au défi de « contrôler » la fibrose dans les foies atteints de cirrhose avancée.

 

Les vésicules extracellulaires modifiées, une nouvelle stratégie thérapeutique pour la cirrhose du foie : la cirrhose avancée est une maladie en phase terminale qui ne peut, aujourd’hui, être traitée efficacement que par greffe du foie, c’est pourquoi de nombreuses équipes travaillent à d'autres options dont le développement de thérapies ciblées permettant la régénération tissulaire. L'une des approches les plus populaires est la thérapie cellulaire, par cellules stromales mésenchymateuses (CSM) (des cellules souches donc favorables à la réparation et la régénération tissulaire) et par macrophages (une sorte d'immunothérapie), deux agents ayant déjà été documentés comme pouvant favoriser une régression de la fibrose hépatique.

 

Les CSM peuvent être obtenues à partir de la moelle osseuse mais aussi à partir d’autres tissus disponibles comme le tissu du cordon ombilical, le tissu adipeux et la pulpe dentaire. Les CSM peuvent aussi être cultivées relativement facilement en laboratoire. Les CSM sont des cellules de signalisation qui favorisent la production de cytokines, chimiokines, facteurs de croissance et exosomes essentiels à la réparation et la régénération des tissus endommagés. Enfin, les CMS  ont des capacités démontrées anti-inflammatoires, anti-fibrotiques et antioxydantes à travers ces différents facteurs humoraux produits. Leur immunogénicité est modérée, ce qui peut faciliter leur utilisation à la fois pour la greffe autologue et allogénique, notamment dans le traitement de maladies du foie.

 

La preuve chez la souris : ces travaux in vivo, menés chez la souris, utilisent des microvésicules extracellulaires contenant des cellules stromales mésenchymateuses (CSM) dérivées de l’interféron y (IFN-γ). Ces vésicules extracellulaires (sEVs : small extracellular vesicles) entrainent la production de macrophages anti-inflammatoires, qui sont des acteurs majeurs de la réparation tissulaire et permettent aussi la régression de la fibrose et la régénération tissulaire. Ici, dérivées de tissu adipeux humain, ces sEVs favorisent la motilité des macrophages et leur activité phagocytaire. Les macrophages induisent eux-mêmes des protéines anti-inflammatoires capables de contrôler efficacement l'inflammation et la fibrose chez la souris modèle de cirrhose. Ces résultats suggèrent que les sEVs recrutent efficacement et affectent la forme et la fonction des macrophages dans les zones endommagées, favorisant ainsi la réparation des tissus hépatiques endommagés.

 

Ces vésicules extracellulaires dérivées de l'interféron-γ peuvent induire les macrophages de réparation tissulaire,

qui peuvent ainsi faire régresser la fibrose et favoriser efficacement la régénération du foie, concluent les chercheurs. Ces premières données valident ainsi l’intérêt et l’efficacité de la thérapie par macrophages ou phagothérapie pour les maladies du foie , même avancées. Dans l’attente de prochains essais cliniques.


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