Un PANSEMENT en soie d'araignée avec antibiotique à libération prolongée
Les propriétés médicinales de la soie d'araignée sont reconnues depuis des siècles. Mais il aura fallu la rencontre d’un expert en araignées et d’un chimiste pour mettre au point un nouveau matériau : une soie d’araignée truffée de mini-molécules, adaptée à plusieurs applications médicales, dont l'administration de médicaments, la médecine régénératrice et la cicatrisation des plaies. Des développements innovants à la clé, décrits dans la revue Advanced Materials.
Cette équipe pluridisciplinaire de l'Université de Nottingham a développé un système chimique de « clic » pour attacher des molécules (comme des antibiotiques par exemple ou des marquages fluorescents), à de la soie d'araignée synthétisée par la bactérie E. coli. Les molécules choisies peuvent être « cliquées » ou imbriquées dans la protéine de soie soluble avant qu'elle ne forme des fibres, ou même après. L'approche nécessite la production des protéines de soie dans une bactérie enrichie d'un acide aminé qui permet ensuite cet effet « cliquable » pour les molécules combinées à la soie. Bref, on obtient des fils de soie « décorés » des molécules choisies. On imagine alors les applications possibles à partir de cette soie thérapeutique dans l'ingénierie tissulaire, la biomédecine et le soin de plaies. De plus la soie d'araignée est résistante, biocompatible et biodégradable et constituée base de protéines qui ne semblent pas provoquer de réaction immunitaire, inflammatoire ou allergique.
L'exemple ici donné par les chercheurs est celui de fibres de soie parées de l'antibiotique lévofloxacine. L'antibiotique va être lentement libéré par la soie et maintenir ainsi une activité antibactérienne pendant au moins 5 jours. La technique peut être utilisée pour créer un maillage biodégradable à double usage, le remplacement de la matrice extra-cellulaire que nos propres cellules génèrent, pour accélérer la croissance d'un nouveau tissu et la libération lente d'antibiotiques.
Des pansements innovants à libération prolongée d'antibiotiques pour traiter les plaies chroniques, dont les ulcères diabétiques sont à l'étude, tout comme des dispositifs de type échafaudages éphémères adaptés à la régénération tissulaire. Au SpiderLab de l'Université de Nottingham bien sûr.
Dec 2016 DOI: 10.1002/adma.201604245 Antibiotic Spider Silk: Site-Specific Functionalization of Recombinant Spider Silk Using “Click” Chemistry (Visuel@Dr Sara Goodacre, University of Nottingham)
Découvrez votre Nouvel espace Plaies- Pour y accéder, vous devez être inscrit et vous identifier
est partenaire de cet article
Autres actualités sur le même thème
CICATRISATION : Le capteur qui suit en temps réel l'oxygénation des plaies
Actualité publiée il y a 6 années 1 semaineANTIBIORÉSISTANCE : Le cannabis, un nouvel adjuvant choc ?
Actualité publiée il y a 4 années 7 moisANTIBIORÉSISTANCE : La cellule utilise des gouttes de graisse pour combattre les bactéries
Actualité publiée il y a 4 années 1 moisPLAIES de BIOPSIE : La poudre de collagène efficace pour la fermeture primaire
Actualité publiée il y a 5 années 2 mois